La PARAGUA.
Notre destination s’appelle la PARAGUA ; une bourgade minière, où nous allons devoir
prendre l’avion pour rejoindre le territoire d’ASSA, que tout le monde ici surnomme le
« pueblo sin ley », l’endroit sans loi.
C’est une région à part, reculée, que l’état à laisser développer à l’écart du monde normal, un peu comme une réserve d’Amazonie.
La guardia ( gendarmerie) vénézuélienne qui en interditl’accès, sauf aux mineros et aux acheteurs de diamants, n’y pénètre pas et ceux qui y vont nereviennent pas toujours.
Il faut dire que dans ce vaste capharnaüm de savanes, de lagunes, de forêts et de montagnes vouées à la prospection diamantifère, les meurtre y sont légions et toujours inexpliqués. Le Far-West à l’état brut…
Enfin, nous arrivons.
Bien que moins de deux cents kilomètres relient Ciudad Bolivar à la Paragua, il nous a fallu
huit heures pour arriver à destination, à cause des checksums points de la guardia et des
interminables palabres avec leurs responsables.
Personne n’étant chaud pour nous laisser passer.
Heureusement, nous avions avec nous un négociant en diamants connu qui négocia à chaque fois notre passage. Connaissant bien Thierry et se rendant à Assa pour son business, il c’était proposé de nous emmener.
Son job, je le connais, je l’ai exercé autrefois en Asie. C’est l’un des plus exposé de la
profession. Il faut savoir que l’on se ballade toujours avec de l’argent liquide, en grosses
quantités et en petites coupures, parce que les mineurs, eux, ne connaissent pas la carte
américan express et ne rendent jamais la monnaie.
Le gros problème est que tout cet argent n’est pas facile à planquer sur soi et qu’il attire forcément la convoitise.
Les négociants se trimballent avec une arme sur eux et sont escortés de pistoléros (gardes du corps).
Le nôtre en a deux, un ancien flic de la Paragua et un ex-commando marine français. Le 4 X 4 regorge de flingues et de fusils à pompe. Chaque convoyages est une aventure.
Avec ses compras (officines) oro y diamantes à tous les coins de rue, la PARAGUA a tout de la bourgade minière. Elle possède même un petit aéroport avec des coucous poussifs révisés à la diable qui vont ravitailler en nourriture les concessions d’ASSA.
On apprend qu’ils s’en sont fait voler un le mois dernier, sûrement des narcos.
« A ASSA il existe des pistes clandestines ; Car beaucoup de minéros là bas marchent au crack, un dérivé de la cocaïne, affirme un de nos gardes du corps, c’est pour tenir le coup dans ce coin pourri. »
Pour rejoindre la PALMITA, une concession que Thierry connaît, en plein coeur d’ASSA, il
nous faut prendre un de ces avions taxis.
Si à chaque vol on risque réellement sa peau ; panne de moteur, temps bouché, pilotage
chaotique au ras des cimes, atterrissage raté sur une piste trop courte, les pilotes sont des cracks.
Rien ne semble les inquiéter, pas même la porte arrière qui ferme mal et que je devrais
maintenir à l’aide d’une corde.
Notre pilote a fait enlever les sièges arrières pour gagner de la place et c’est assis sur des sacs de victuailles que je regarderais défiler le paysage superbe et sauvage au-dessous de nous.
J’aperçois un crucifix et l’image de la vierge Marie accrochés aux instruments de bord de
l’avion. « Ici, ils ont tous la foi, me dit Thierry qui a surpris mon regard.
Fervents catholiques, tu peux être sure qu’ils vont à la messe tous les dimanches ou bien qu’ils envoient leurs femmes brûler un cierge.
C’est pourquoi tous les